Textes
Des grands classiques, des moins connus, des inédits...
Texte 2. Mais ce sac pesant, lourd de mes faiblesses, de trop d’affaires dont cette nature n’a pas pu se passer. Comment se fait-il qu’il pèse ainsi autant ?
Je n’ai pourtant rien mis d’extraordinaire. Ce ne sont que des affaires mineures, vénielles, des petits riens, mais qui pèsent additionnés. Tant de fautes vénielles chargent ainsi notre conscience… Faut-il attendre pour alléger son cœur ? Mais quand on a posé le sac, on oublie si vite le poids de ces petits riens qui ont pesé si lourds… Qu’y a-t-il donc dans cette poche, dans ce grand ventre, pesant de trop lourd d'une grossesse qui n'arrive pas à terme, lourd de trop d’affaires dont ma faiblesse n’a pas su se passer ? Plein de petites affaires, ces petits riens qui s’accumulent ; et puis surtout de quoi protéger et entretenir mon petit moi encombrant: vêtements et nourritures, essentiellement. « Là où est ton cœur, là sera ton trésor ». Et face aux soucis maladifs des sages de ce monde, aux tracas d’une prévoyance qui ne se confient plus à la Providence. Jamais je ne pourrais emporter toute ma maison, les limites de ce sac sont un appel à l’Espérance, un acte de confiance envers le Seigneur qui nourrit les oiseaux du ciel et habille les lys des champs. Nous sommes vraiment ses fils, et pas un cheveu de nos têtes ne saurait tomber sans qu’Il n’y ait pris garde. Que pourrait-il nous manquer si Dieu est avec nous, si l’Emmanuel marche aux côté des routiers d’Emmaüs ? « Ce n’est pas seulement parce qu’il est plus débrouillard que le routier a le sac moins chargé que le novice, mais parce qu’en avançant il se dépouille, il simplifie sa vie autant que son équipement et dégage son âme jusqu’à estimer superflu ce que naguère il jugeait nécessaire. Moins il possède et plus il se possède, et plus il peut se donner, puisqu’il est libre. [...] De l’accessoire, même moral, il s’est allégé et cet appauvrissement apparent est ce qui l’a fait riche et profond. ». Alors ce sac à dos deviendra léger, de plus en plus oublié, fort de notre faiblesse dont st Paul lui-même, Routier du Christ, a pu se glorifier ! C’est le sac de marche qui doit nous détacher de l’inutile, pour être toujours prêts à répondre à l’appel. Nous allégeant sans cesse afin de pouvoir aussi allonger sans peine certaines étapes. C’est le bagage des nomades qui transportent avec eux toutes leurs maigres richesses, sans croire aux installations confortables, en attendant le retour à la maison définitif. C’est celui de Vos disciples envoyés en mission sans or, ni argent, ni tunique de rechange. De toutes manières ces sacs à dos, sont ouverts à tout vent, pas plus qu’une tente, ils ne ferment à clé. On sait bien qu'on pourrait se faire voler, tout perdre en un jour. Ce serait bien embêtant ; mais on n'en mourrait pas ! Le sac à dos ne sera jamais un coffre-fort mais un modeste bagage de fantassin, d’humble piéton, de routier mais qui voyagent debout.
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Et à ne pas oublier :Hélie Denoix de Saint Marc, « Que dire à un jeune de 20 ans », récité par Jean Piat
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Août 2022
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