Textes
Des grands classiques, des moins connus, des inédits...
Texte 1. Nous n’avons pas un modèle de sac uniforme, mais tous, comme des escargots, nous emportons sur le dos ces charges pesant de trop ; lourds de nos faiblesses, de trop d’affaires dont nous n’avons pas pu nous passer.
Il ne semble guère élégant ce gros sac, qui nous donne des airs de chameaux ; mais qu'importe ? Dans cette poche se retrouve pêle-mêle ce qui me sert le plus souvent. Comment faire de l'ordre dans mon désordre ? J’essaie pourtant d’y caser chaque chose à une place, selon l'usage. Et c’est toujours par le haut qu’il faut commencer à chercher quelque chose. C’est toujours par le haut que les questions se résolvent, que les problèmes trouvent leur solution. Mon sac est invisible, derrière moi, hors de portée de mon regard. Mais son poids est un continuel mémento. Mémento des morts pour les vivants, de ceux qui ne peuvent marcher, portés par les via tores. En sa présence : porter le poids du jour qui croît davantage encore avec la fatigue. Ces quelques richesses ne sont plus dans le champ de mes préoccupations immédiates. La route m’a fait rejeter ces bagages derrière, dans le dos. Alors je ne vois pas mon sac, mais la lourdeur de celui des autres qui peinent sur la route devant moi. Et puis ce sac à dos me libère : je marche les mains libres ! Ne restant agrippé à aucune valise, demeurant prêt à d’offrir mes bras pour secourir toute détresse, au hasard du chemin. Sur la route, il faut rester ainsi toujours prêt à servir de notre mieux. Soulager les autres en prenant leur charge. Savoir parfois aussi aider les autres à porter leur fardeau, tel Simon de Cyrène, votre bon Samaritain, Seigneur ! Rajouter courageusement du poids dans son sac qu’on estimait déjà trop plein, lorsqu’il s’agit des affaires de tous, le bien commun. Prendre discrètement un peu plus que sa part du matériel collectif, ou de l’intendance qu’on vient d’acheter pour plusieurs jours. Servir ses frères sur la route, ce peut être aussi prendre le temps d’ouvrir ce sac qu’on avait soigneusement fermé, savoir aller chercher au fond ce que les autres réclament ou espèrent… Offrir le reste de sa gourde, sachant qu’elle sera rendue vide. Car, finalement ce sac n’est fait que pour servir. Être prêt à tout donner, pour ne tenir qu'à l'essentiel.
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Et à ne pas oublier :Hélie Denoix de Saint Marc, « Que dire à un jeune de 20 ans », récité par Jean Piat
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Août 2022
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