Textes
Des grands classiques, des moins connus, des inédits...
Texte bien connu, tiré du Cantique de l'Aile. Pour tous ces souvenirs, merci. Que vous dirai-je ?
Vous m’avez rassuré. Sur mon âme, soudain, Les mots des envieux fondent comme de neige : Si j’ai des amis au collège, Je serai donc aimé demain ? ... Je voudrais vous parler. Oui, vos maîtres s’étonnent, Je n’ai nul titre. Je le sais. Vous m’excusez ? Je n’ai que l’amitié dont vos cœurs me couronnent, Et cette gravité que donnent Quelques rêves réalisés. Monsieur de Bergerac est mort ; je le regrette. Ceux qui l’imiteraient seraient originaux. C’est la grâce, aujourd’hui, qu’à tous je vous souhaite. Voilà mon conseil de poète : Soyez des petits Cyranos. S’il fait nuit, battez-vous à tâtons contre l’ombre. Criez éperdument, lorsque c’est mal : C’est mal ! Soyez pour la beauté, soyez contre le nombre ! Rappelez vers la plage sombre Le flot chantant de l’Idéal ! L’Idéal est fidèle autant que l’Atlantique ; Il fuit pour revenir, - et voici le reflux ! Qu’une grande jeunesse ardente et poétique Se lève ! On eut l’esprit critique ; Ayez quelque chose de plus ! Ayez une âme ; ayez de l’âme ; on en réclame ! De mornes jeunes gens aux grimaces de vieux Se sont, après un temps de veulerie infâme, Aperçus que, n’avoir pas d’âme, C’est horriblement ennuyeux. Balayer cet ennui, ce sera votre tâche. Empanachez-vous donc ; ne soyez pas émus Si la blague moderne avec son rire lâche Vient vous dire que le panache À cette heure n’existe plus ! Il est vrai qu’il va mal avec notre costume, Que, devant la laideur des chapeaux londoniens, Le panache indigné s’est enfui dans la brume, En laissant sa dernière plume Au casoar des saint-cyriens. Il a fui. Mais malgré les rires pleins de baves Qui de toute beauté furent les assassins, Le panache est toujours, pour les yeux clairs et graves, Aussi distinct au front des braves Que l’auréole au front des saints. Sa forme a pu céder, mais son âme s’entête ! Le panache ! et pourquoi n’existerait-il plus ? Le front bas, quelquefois, on doute, on s’inquiète… Mais on n’a qu’à lever la tête : On le sent qui pousse dessus ! Une brise d’orgueil le soulève et l’entoure. Il prolonge en frissons chaque sursaut de cœur. On l’a dès que d’un but superbe on s’enamoure, Car il s’ajoute à la bravoure Comme à la jeunesse sa fleur. Et c’est pourquoi je vous demande du panache ! Cambrez-vous. Poitrinez. Marchez. Marquez le pas. Tout ce que vous pensez, soyez fiers qu’on le sache, Et retroussez votre moustache, Même si vous n’en avez pas ! Ne connaissez jamais la peur d’être risibles ; On peut faire sonner le talon des aïeux Même sur des trottoirs modernes et paisibles, Et les éperons invisibles Sont ceux-là qui tintent le mieux !
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Et à ne pas oublier :Hélie Denoix de Saint Marc, « Que dire à un jeune de 20 ans », récité par Jean Piat
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Août 2022
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